A 28 ans, en septembre 2000, j’ai développé une polyarthrite rhumatoïde. Celle-ci a été diagnostiquée officiellement en septembre 2003 après la naissance du premier enfant, le signe caractéristique étant des lésions osseuses aux extrémités externes des deux pieds. C’est une polyarthrite peu déformante mais comme toute polyarthrite très douloureuse, agissant de manière bilatérale aux épaules, poignets, hanches, chevilles et en haut de la colonne vertébrale.

De 2003 à 2007, je suis d’abord traitée ponctuellement par des médicaments anti-inflammatoires (Profenid) et anti-douleurs (Paracétamol), hors période de grossesse et d’allaitement (qui ont toujours été des périodes de rémission partielle).

Après la naissance du troisième enfant en avril 2007, le rhumatologue décide d’essayer le traitement par corticoïdes et méthotrexate (comprimés en prise quotidienne) puis devant l’inefficacité du traitement propose un traitement par metoject (méthotrexate en voie sous cutanée, à raison d’une injection par semaine). Ce traitement ne suffit pas à limiter les crises articulaires et par conséquent les douleurs, je suis dans l’obligation de prendre quotidiennement du Cortancyl (20 mg par jour) et ponctuellement du Profenid ainsi que du paracétamol.  Je suis à l’époque très fatiguée à la fois par la maladie et le traitement, toujours dans le « brouillard », obligée de passer à temps partiel ; j’essaie cependant de maintenir une activité physique régulière (course à pied et renforcement musculaire) même minime avec cette sensation que cela fait du bien.

En avril 2011, le rhumatologue décide de tenter le traitement par Humira (anti TNF – 40 mg, injections toutes les 2 semaines) en maintenant en parallèle le méthotrexate (10 mg/semaine) et le Profenid (200mg par jour). Moins d’un an après, le traitement est spectaculaire puisque j’arrête complètement les corticoïdes et les AINS ; il y a encore quelques poussées traitées ponctuellement soit par le Cortancyl soit par le Bi-Profenid, à la sortie de l’hiver et fin septembre (période de rentrée scolaire).

En décembre 2012 grâce à l’Humira très bien toléré, il n’y a presque plus de poussées (une ou deux par an) et je réussis à espacer les injections de 20 jours. La maladie semble contrôlée mais je ne peux toujours pas me chausser comme je le souhaite au quotidien car les pieds sont vite douloureux, pour la pratique sportive je dois porter des semelles et je manque de force pour certains gestes du quotidien (dévisser des couvercles…).

En octobre 2014, je suis les conseils de Denis Morvan et débute un régime sans laitage et sans gluten, strict mais non exclusif au début. Deux semaines après le début du régime j’ai des poussées articulaires spectaculaires pendant 3-4 jours, que j’avais oubliées depuis 2011 : besoin d’un temps de réchauffement matinal des articulations, gonflement des poignets, énorme fatigue, puis plus rien. Je ressens très rapidement le fait que je peux espacer les injections d’Humira de 30 jours, voire plus. Le rhumatologue que je vois en décembre 2014 constate que la polyarthrite est alors très bien contrôlée, qu’il n’y a plus d’évolutivité clinique puisqu’une absence de poussée inflammatoire et surtout que je n’ai pas pris de corticoïdes depuis un an.

En décembre 2015, le rhumatologue note une amélioration importante de mon état de santé, la polyarthrite est en rémission et « notamment depuis qu’en plus de l’Humira, la patiente fait son régime sans gluten et sans laitage ». Les injections s’espacent alors de sept semaines.

Denis Morvan me propose à cette époque de mesurer la teneur en gaz expiré pour estimer l’état du microbiote et l’équilibre intestinal. Il me conseille alors de suivre un régime qui limite tout ce qui est source de fermentations alliés à un traitement à base d’huiles essentielles.

Entre 2015 et 2017, les injections s’espacent de 6 à 8 voire 11 semaines avec un intervalle toujours important l’été (15 semaines), des petites poussées à la sortie de l’hiver (mars-avril) mais je ne prends plus de corticoïdes ni d’AINS. En 2017 je n’ai fait que quatre injections et en 2018 seulement deux (mi-mars et fin avril) !

J’ai pu reprendre depuis 2016 une activité physique plus soutenue (le trail), et prendre plaisir à allonger les distances et les durées d’efforts sans craindre des effets néfastes sur les articulations, bien au contraire, ce qui moralement redonne confiance et assurance.

Dernier rendez-vous en date avec le rhumatologue : décembre 2018, il me prescrit quatre injections d’Humira pour l’année, « au cas où ! », m’encourage à poursuivre le régime sans lait et sans gluten, pauvre en sucres ainsi que l’absorption d’huiles essentielles, et de maintenir une activité physique très régulière.